Gamine, mon père me faisait pleurer de peur. Aujourd'hui, il me fait encore pleurer de peur, mais cette fois c'est la peur de le perdre. Il y a deux semaines, mes larmes longtemps refoulées ont décidé de couler, et depuis elles n'ont plus cessé.
Ça me rend malade. Ça m'écrase et ça m'accable. Je regrette déjà tous les moments où je l'ai contrarié, énervé ou inquiété. C'est fou ce qu'on peut être bête.
Tout en jouant à la chipie, j'apprenais de lui. J'ai toujours été, à la fois, intriguée et éprise par son personnage pragmatique, froid et conservateur. Il avait raison.
Je le respectais mais je n'ai jamais su si je l'aimais. Je ne remercierai jamais assez mon papa pour toutes les bonnes choses qu'il m'a inculquée.
Mais est-ce d'un remerciement qu'il a besoin?
Ne devrais-je pas lui dire que je l'aime? Aurai-je "l'audace"?J'espère que ce "je t'aime" ne sera pas un posthume!
C'est trop pathétique, mais c'est un coup de c½ur tout de même.
ps: C'est ce que j'ai de plus profond et de plus désavoué. Rien de cela n'apparaît en surface, c'est ma froideur innée.

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